Dimanche dernier, Martin Petit a fait une apparition à la dernière de la saison de « Tout le monde en parle ». Durant son entrevue, il fait le point sur la pandémie. Il parle entre autre de cette fameuse phrase en perte de sens, « ça va bien aller ». Il parle aussi de tous ces arcs-en-ciel qui n’en finissent plus de sécher et de se décolorer à cause du soleil qui les frappe à travers les fenêtres des foyers de bien des Québécois.

Entre plusieurs blagues, il rappelle qu’il est père de famille et fait la remarque suivante : il est un peu malgré lui celui qui utilise cette phrase le plus dans sa maison.

Il le dit à ses enfants avant de les mettre au lit, quand ils lui font part de certaines inquiétudes.

Il le dit aussi à sa conjointe lorsqu’elle lui pose la question :

« Ça vas-tu bien aller? »

Il constate ensuite qu’à la fin de la soirée, quand il va lui-même se coucher, il se retrouve là, les yeux bien grands ouverts, constatant que personne n’est là pour le lui dire, à lui, que « Ça va bien aller ».

« Je suis tout seul, je regarde dehors, et il n’y a personne pour me dire “Ça va bien aller…” » (En mimant un père qui berce son enfant)

(Pour voir le segment, cliquez ici à partir de 8min45sec)

Bon, c’est certes une constatation comme il en a fait bien d’autres, sous le signe de l’humour, mais je crois néanmoins que cela dégage un point plutôt essentiel.

À ce stade-ci de la pandémie, la plupart d’entre nous en avons aussi vu notre lot d’arc-en-ciels et entendu une quantité limite fatigante de « Ça va bien aller ».

O.K. c’est vrai que c’est un bien beau bricolage qui a pu occuper nos enfants quelques instants. Mais cela dit, à part d’être un symbole auquel on s’accroche (l’arc-en-ciel) et des mots-remèdes que l’on se dit momentanément (ça va bien aller), que nous reste-t-il de réel de cette image et de cette affirmation?

Il y a quelque temps maintenant, j’ai lu l’un des nombreux ouvrages de Normand Baillargeon qui s’intitule : « Heureux sans dieu »

Ce livre est décrit comme : « Un plaidoyer collectif en faveur de l’athéisme » par cette chronique du Devoir. Et c’est donc en voyant ces images à TLMEP et en me rappelant ma lecture de ce livre, que j’ai soudainement ressenti… une douleur empathique.

Vous ne le savez peut-être pas, mais un des collaborateurs de ce livre n’est nul autre que Martin Petit lui-même.

Alors oui, il est athée. Mais ça il ne s’en cache aucunement, ce n’est pas du tout un secret. D’ailleurs il en a parlé, outre dans ce livre, à plusieurs occasions.

Et là je réfléchis.

“I feel for the guy” comme on dit.

Et je constate que cette pandémie nous a tous fait nous questionner. Elle nous a tous déstabilisés au moins un peu, quand même.

Elle nous a peut-être mené à même remettre en question le filtre par lequel on voit la vie.

C’est un moment qui nous permet de tester et de reconnaître les limites de ce que peut nous offrir une vie avec ou sans Dieu.

Parce que si on peut déclarer être heureux sans Dieu (position tout à fait défendable, selon moi et selon la définition qu’on choisit du bonheur), je crois que ce serait une tout autre chose de pouvoir déclarer être en paix sans Dieu.

C’est que le bonheur est souvent éphémère et toujours dépendant des circonstances.

Mais la Paix, elle, celle qui surpasse toute intelligence (Philippiens 4:7), n’est pas dépendante des circonstances.

Seulement de sa source.

Toute une différence, quand même, quand on y pense.

Et c’est de là qu’émane ma douleur empathique. C’est que j’aimerais qu’il puisse aussi y goûter à cette… Paix.

C’est ce que je souhaiterais que tu puisses ressentir, toi qui me lis.

Que tu puisses ressentir tout l’amour d’un Père… Comme s’il te berçait dans Ses bras.

Un Père de famille qui souhaite le faire aujourd’hui et pour l’éternité.

Un Père qui nous rassemble sous ses ailes et nous met en sécurité.

Le psalmiste David l’écrit en ces mots :

“Car en toi mon âme cherche un refuge; Je cherche un refuge à l’ombre de tes ailes, jusqu’à ce que les calamités soient passées.” (Psaumes 57:1)

À cet endroit, on peut se dire des promesses réelles.

Sans se faire d’accroires.

À cet endroit, on peut se dire que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu (Romains 8:28).

Et c’est aussi à cet endroit qu’à la question : « Ça vas-tu bien aller? » on peut répondre rempli de certitude que oui, avec Lui :

Ça va bien aller.