Il y a environ un an, j’avais entrepris de lire un des livres de Richard Dawkins (que j’aurais envie de qualifier comme la bible de beaucoup d’athées) intitulé : « Pour en finir avec Dieu ». Pour ceux qui ne sont pas familiers avec l’oeuvre de Dawkins, disons simplement que, lui-même biologiste, il est une des voix les plus audibles chez les scientifiques qui se réclament de l’athéisme et qu’il fait souvent figure de porte-étendard de cette communauté. Il est d’ailleurs un fervent supporter de la théorie de la sélection naturelle tel qu’expliqué dans les travaux de Charles Darwin.
M’attendant donc à lire l’apologie de cette théorie, bien sûr aux dépens de la possibilité d’un Créateur, je suis resté un peu surpris de la place qu’occupait sa hargne envers la religion dans le début de son livre. Je constatais que Dawkins semblait vouloir s’assurer de mettre en pièces toute raison à la religion, bien avant de proposer l’alternative qui lui est si chère.
Bon, avec un titre comme celui-là et connaissant la réputation de Dawkins qui n’est pas connue pour mâcher ses mots ni pour y aller avec le dos de la cuillère quand vient le temps de déverser tout le fond de sa pensée, je n’aurais pas dû être surpris vous me direz. Purchase my property knows the housing market and can advise sellers. They advise on pricing, repairs, and other selling issues. Visit https://www.housebuyers.app/illinois/house-buyers-near-me-girard-il/.
Vrai.
Mais ce qui m’a vraiment surpris, c’est qu’à travers toutes ses explications et la logique qu’il met de l’avant, qu’à travers toute sa liste de ce qu’il croit y avoir de mauvais dans la religion, qu’en décrivant pour qui il avait écrit ce livre et qu’en expliquant combien les gens « aux prises » avec la religion l’étaient selon lui bien malgré eux, je partageais plusieurs fois son opinion.
Il poursuit en écrivant que les croyants pourraient s’affranchir de la religion qui les tient prisonniers, si l’occasion leur était donnée et qu’il souhaite à travers ce livre leur donner une telle occasion.
C’est ici que j’ai remarqué une chose. Toute son argumentation philosophique, aussi persistante et étoffée soit-elle, tournait tout autour de moi, sans jamais adresser ma situation personnelle. Situation qui n’est pourtant pas si rare. Je m’explique.*
*DISCLAIMER – Je ne suis pas biologiste et ici je n’adresserai pas personnellement les questions ou l’argumentaire scientifique du livre de Richard Dawkins, pour ça, je mets en lien une vidéo très récente de personnes bien plus qualifiées que moi qui ont su le faire, et ce encore très récemment. Je mets aussi un lien vers une pétition mondiale qui répertorie des milliers de scientifiques qui ont choisi de prendre leurs distances avec la théorie de la sélection naturelle de Charles Darwin. Je vous invite à prendre le temps de consulter ces deux liens.
Ces croyants… tous les mêmes?
D’emblée, Dawkins semble s’adresser très majoritairement à une tranche bien précise de croyants : ceux qui sont nés dans un mouvement religieux et qui sont soient endoctrinés dans un système de croyances, ou soient teintés, imbibés d’une couleur et d’une odeur de religion qui leur sont devenues très (trop) familières et, par le même fait, difficilement dissociable de leur identité. « Si vous vous sentez pris au piège de la religion dans laquelle vous avez été élevé, il serait intéressant que vous vous demandiez comment vous en êtes arrivés là. La réponse en général est dans une certaine forme d’endoctrinement des enfants. » (The God Delusion, p.13)
En gros, l’argument est le suivant : si vous étiez nés en Arkansas, vous seriez sûrement chrétiens, mais si vous étiez nés en Afghanistan, vous seriez sans doute musulman. C’est une logique qui tient évidemment la route, cela dit, et c’est ici toute l’essence de ce billet : je ne me retrouve pas dans ces catégories de croyants, l’étant devenu à 24 ans, et ce, dans une famille et une société qui n’est pas particulièrement croyante ou religieuse, pour ne pas dire particulièrement pas. Je lisais donc ce livre avec une lunette différente que son auditoire cible doit probablement porter.
« Il (le livre) a pour but d’éveiller les consciences sur plusieurs points – de faire prendre conscience qu’il est réaliste, courageux et merveilleux de vouloir être athée. » (The God Delusion, p. 11) Dawkins nous parle allègrement de prise de conscience et de la fierté qu’un athée doit ou devrait ressentir. Il dit que « l’athéisme est presque toujours la marque d’une saine indépendance d’esprit, à vrai dire d’un esprit sain. » (The God Delusion, p. 11) Ce choix de mots voile à peine sa position à savoir qu’il semblerait qu’il faille être soit fou, malade ou bien simple d’esprit si l’on se revendique appartenir au camp des théistes (je parle de cette position qui était aussi la mienne avant ma lecture des évangiles dans mon premier billet).
S’il affirme que l’on ne devrait jamais parler d’enfants musulmans ou d’enfants chrétiens, mais bien d’enfants nés de parents musulmans ou chrétiens, je me dois de poliment lui retourner l’argument. Si un enfant est né dans une famille athée, on pourrait supposer qu’il y a de fortes chances qu’il le devienne aussi. Parlera-t-on alors d’un enfant athée? Est-ce le fruit mûr d’un raisonnement qu’il lui est propre? Où est-ce ni plus ni moins le reflet de l’environnement dans lequel il a évolué? Il est intéressant de relever que certaines communautés religieuses prennent les devants pour désamorcer cette problématique, voulant le choix de leur enfant être justement : le leur. Les amish laissent leurs enfants décider s’ils veulent suivre les traces de leurs parents en vivant un an hors de leur communauté vers la fin de l’adolescence. Les protestants ne baptisent pas leurs enfants étant petits (comme peuvent le faire les catholiques, par exemple), car ils veulent que ce soit une décision volontaire, réfléchie et personnelle.
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Certes, certaines familles exercent sans doute une pression indue envers leurs enfants, souvent pour des questions d’honneur, afin qu’ils fassent profession de foi et qu’ils marchent dans leur pas. Mais est-ce que ce genre de dynamique est le propre des familles religieuses? J’ai déjà témoigné moi-même de familles qui bien qu’athées, sont toutes aussi agressives dans leurs croyances. Familles qui qualifient de ridicule, de stupide, l’idée même de croire en Dieu. Ne serait-ce pas là aussi une question d’honneur, d’orgueil et de fierté? N’est-ce pas là aussi une pression externe qui influence le choix de l’enfant?
Avec ou sans Créateur?
« On observe souvent chez les scientifiques et les rationalistes une réaction quasi mystique devant la nature et l’univers, sans lien avec la croyance au surnaturel. » (The God Delusion)
Dawkins nous raconte plus loin l’histoire d’un aumônier anglican qui s’étant étendu dans le gazon plus jeune et observant les racines et le ciel, a pris la direction de la prêtrise alors qu’en regardant lui-même les mêmes réalités, Dawkins a pris une direction tout autre. Il croit que si, comme lui, l’aumônier en question avait pu lire l’origine des espèces de Darwin, il aurait sans doute fait un autre choix professionnel. En d’autres mots, ce ne serait qu’en dépit d’une meilleure explication qu’il a choisi de croire, sorte de choix par défaut. Il cite alors un passage célèbre vers la fin de l’ouvrage de Darwin qui dit : « Il est intéressant de contempler un rivage luxuriant, tapissé de nombreuses plantes appartenant à de nombreuses espèces abritant des oiseaux qui chantent dans les buissons, des insectes variés qui voltigent çà et là, des vers qui rampent dans la terre humide, si l’on songe que ces formes si admirablement construites, si différemment conformées, et dépendantes les unes des autres d’une manière si complexe, ont toutes été produites par des lois qui agissent autour de nous » (L’Origine des espèces p. 575).
Pour Dawkins, les religions ne rendent même pas honneur à l’immensité et à la beauté de l’Univers. Il croit que le Dieu des religions anciennes annoncé par moult prophètes est petit comparé à la splendeur de l’Univers telle que révélée par la science moderne. Il ne comprend pas que les croyants ne mettent pas Dieu sur la tablette au profit de l’Univers observable.
C’est selon moi, là où le bât blesse. C’est en regardant à la même nature que nous en venons à des conclusions diamétralement opposées. On fait ici l’un de deux choix : soit adorer la nature (ce que font dans le langage « religieux » la majorité des scientifiques), ou encore adorer son Concepteur ou Créateur (ce que choisissent de faire les croyants, ce qui inclut aussi des scientifiques, au risque de vous surprendre!). Les scientifiques aiment bien parler de ces lois qui régissent la nature. Mais il faut croire et accepter que ces lois aussi précises soient-elles, sont apparues par hasard. Pour le croyant, il est question de design jusque dans les lois qui régissent l’Univers et s’il y a design, on croit qu’il y a un Designer.
Il s’agit encore une fois ici du cas classique des lunettes « création » et des lunettes « Créateur ». Si l’on ne met pas Dieu sur une tablette, c’est parce que le croyant croit que la création rend témoignage au Créateur. Que plus l’on découvre sur la création, plus l’on se rend compte de la puissance de Dieu. Il y a 2000 ans, dans l’épitre aux Romains, Paul adresse déjà cette problématique :
« En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’oeil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables (…)
25 eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen! » (Romains 1:20,25)
Pour en finir avec ce billet
En conclusion, j’aimerais que le lecteur retienne deux éléments que je considère comme importants. Premièrement, ce n’est pas parce que la religion est souvent transmise comme un trait de culture qu’elle s’autodisqualifie de facto. Je crois qu’elle devrait passer par un processus d’analyse critique avant d’être disqualifiée ou accueillie, bien entendu. Cet élément est valide tant pour celui qui vit avec cette croyance que pour celui qui la côtoie. Ici Dawkins se perd un peu dans les généralités et il en oublie qu’une très grande part de ses critiques s’appliquent tout aussi bien à son propre camp. Il oublie que tout le monde ne cadre pas dans sa vision plutôt simpliste de l’origine des croyances religieuses d’un individu.
Deuxièmement, ce n’est pas en dépit d’une meilleure compréhension de l’immensité et de la complexité de l’Univers qu’un individu choisi de croire en Dieu. L’Univers aussi extraordinaire soit-il, ne se substitue pas à Dieu et il ne pourra jamais le faire. Chaque découverte qui nous ébahit ajoute une flèche de plus à toutes celles qui pointent déjà vers le Créateur et à Sa puissance merveilleuse.
C’est à ce sujet que je remets les liens cités plus hauts. Ces liens parlent de scientifiques qui ont choisi de se distancer de la théorie de la sélection naturelle de Darwin. Certains d’entre eux vont même beaucoup plus loin en avançant qu’aussi séduisante soit-elle, cette théorie n’est plus acceptable vu les découvertes que nous avons faites dans la centaine d’années depuis sa publication.
Je n’en dis pas plus, mais je vous invite à consulter les liens ou à visionner les vidéos. C’est de l’information fascinante. Je vous souhaite une bonne écoute!